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Maladie grave : comment gérer le stress financier?
11 avril 2017, Hélène Roulot-Ganzmann | conseiller.ca

Deux ­Canadiens sur cinq développent un cancer au cours de leur vie, ce qui affecte forcément leur situation financière. Que faire lorsqu’un de vos clients tombe malade ? ­Surtout, ne pas agir dans la précipitation, répondent vos confrères.

« ­Si l’on veut que le client nous écoute, il faut bien entendu être empathique, conseille ­Jean ­Dupriez, planificateur financier à ­Valimax. Mais il faut être capable de revenir très vite aux possibilités. Voilà ce que je recommande. Réussir à dire : maintenant, c’est ça qu’il faut faire. Ça vous fera ­peut-être mal, mais c’est ça qu’il faut faire. »

Et ça, c’est de ne surtout pas agir dans la précipitation, affirment les professionnels avec lesquels ­Conseiller s’est entretenu.

« ­Quand un client nous apprend qu’il est malade, au départ, on fait preuve d’écoute. On envoie une carte de prompt rétablissement et on lui propose un ­rendez-vous assez rapidement, explique ­Dominic ­Paquette, président fondateur de ­Partenaire-Conseils ­Groupe ­Financier. Ensuite, on va faire attention à ne pas chambarder tout ce qu’on avait mis en place. S’il veut tout défaire, on essaye d’être de bon conseil. On lui demande d’attendre trois mois avant de prendre des décisions. »

L’objectif premier lorsqu’un client tombe malade, c’est d’éliminer le stress financier. De le rassurer. On va refaire les hypothèses, revoir la situation, toujours avec une approche globale à la fois légale, fiscale et financière.

PERTE ­DE ­REVENUS ­ET ­FRAIS ­SUPPLÉMENTAIRES

Pour y parvenir, il est nécessaire de partir à la cueillette du maximum d’informations possible. À commencer par savoir qui sera l’intervenant décisionnel : le malade ­lui-même, un mandataire en vertu d’une procuration générale ou restreinte, le conjoint, un enfant ?

Il faut ensuite vérifier les droits aux prestations d’invalidité des régimes d’État – assurance emploi, ­CSST, ­SAAQ, ­Retraite ­Québec – et ceux des régimes privés, tant du côté des assurances collectives qu’individuelles. Établir les ressources financières disponibles du malade, vérifier le plan d’interventions médicales à venir, établir les coûts, évaluer les droits du malade à se faire rembourser ses frais médicaux – ­RAMQ, police d’assurance collective ou assurance individuelle – et, le cas échéant, les autres façons de financer les soins. Le malade ­a-t-il droit au crédit d’impôt pour personnes handicapées tant au fédéral qu’au ­Québec ? À des services externes de la part d’un ­CLSC ou d’organismes à but non lucratif ?

« ­On va aussi mettre à jour tous les documents juridiques, indique ­Gaétan ­Veillette, planificateur financier au ­Groupe ­Investors. Vérifier la procuration générale et le mandat en cas d’inaptitude, le ou les testaments établis tant au ­Canada qu’à l’étranger, les conventions d’union de fait. ­Existe-t-il une procuration relative à l’acharnement diagnostique ou thérapeutique, aux transplantations, aux prélèvements ou au don d’organes ? »

« On va aussi mettre à jour tous les documents légaux. Vérifier la procuration générale et le mandat en cas d’inaptitude, le ou les testaments établis tant au ­Canada qu’à l’étranger, les conventions d’union de fait. »

– Gaétan ­Veillette

Gaetan Veillette
 
Mais ce qui inquiète finalement le plus le client lorsque le diagnostic n’est pas fatal, ce sont les risques financiers encourus : perte d’emploi, perte de clients, notamment dans le cas des travailleurs autonomes, faillite, saisie, perte de fonctions publiques pour le personnel politique ou encore les administrateurs d’un conseil d’administration, modifications à l’habitat, changement de résidence, acquisition d’un véhicule adapté, d’une chaise roulante électrique, d’un triporteur ou d’un lit adapté, services de soins personnels, etc. Il y a d’un côté bien souvent une perte de revenus et, de l’autre, des frais supplémentaires.

« ­Selon la situation, le conseiller peut proposer plusieurs concepts et stratégies, explique M. Veillette. Défiscaliser progressivement le patrimoine – retraits du ­REER, disposition d’actif, gains en capital –, prendre une marge de crédit hypothécaire, identifier des aidants naturels qui peuvent être admissibles au crédit d’impôt pour aidant naturel, enclencher les prestations du ­Régime de pension agréé (RPA) et demander les rentes des régimes d’État comme le ­Régime de rentes du ­Québec (RRQ), le programme de ­Sécurité de la vieillesse (PSV), ­le Supplément de revenu garanti (SRG), etc. »

Un ­Canadien sur quatre mourra du cancer, et autres statistiques

  • Près de 900 000 ­Canadiens vivent avec un cancer diagnostiqué au cours des 10 dernières années.
  • 202 400 ­Canadiens développeront un cancer cette année, 78 800 en mourront.
  • En 2030, 67 000 ­Québécois recevront un diagnostic de cancer. Ils ont été 51 900 l’an dernier.
  • Depuis 2000, le cancer est la première cause de mortalité au ­Québec.
  • Au Québec, toutes les 10 minutes en moyenne, quelqu’un apprend qu’il est atteint d’un cancer et toutes les 25 minutes, quelqu’un en meurt.
  • 89 % des ­Canadiens qui développent un cancer ont plus de 50 ans.
  • Le taux de guérison est de 60 %, mais ­celui-ci varie grandement selon le type de cancer.
  • 564 000 ­Canadiens sont actuellement atteints d’une maladie dégénérative (Alzheimer, Parkinson, etc.).
  • 937 000 en seront atteints dans 15 ans.
  • 25 000 nouveaux cas de maladies dégénératives sont diagnostiqués chaque année.
  • Au moment du diagnostic, l’espérance de vie d’une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer est de 5 à 7 ans.

Sources : ­Statistiques canadiennes sur le cancer 2016, ­Statistique ­Canada, ­Agence de la santé publique du ­Canada.